Le Rite de la Vieille Égypte
Le Rit de la Vieille Égypte s’inscrit dans la tradition des rites maçonniques égyptiens qui ont été traversés par des courants ésotériques, hermétiques, chevaleresques ou sacerdotaux, et il s’exprime ainsi en 95 degrés.
L’Ordre Maçonnique des Rites Anciens propose de travailler au Rit de la Vieille Égypte, une nouvelle échelle de grade en 95° au sein de laquelle TOUS les degrés sont transmis, soit au travers d’initiations, soit au travers de communications, rituels, instructions ou catéchismes.
Nos racines s’ancrent traditionnellement dans les rites de Mizraïm, de Memphis et de Memphis-Misraïm.
Le Rit de la Vieille Égypte renoue avec d’anciens rituels de Mizraïm redécouverts et inusité depuis longtemps, il développe différents rituels de Rose+Croix, de Chevalerie maçonnique, pour ensuite appréhender les rituels du baron de TSCHOUDY, le sacerdoce gnostique et l’Arcana Arcanorum.
De plus, selon leurs sensibilités personnelles, les Frères et les Sœurs se verront proposer des parcours particuliers tels que le Sanctuaire des Chevaliers de Palestine, la classe des Pontifes d’Héliopolis dépositaire des dépôts du sacerdoce de l’Ordre ou encore l’initiation de Sublime Maître de l’Anneau Lumineux.
En gestation depuis de nombreuses années, le Rit est fondé administrativement et « eggrégoriquement » en 2015 par d’anciens maçons égyptiens connaissant les méandres de l’histoire et les arcanes des rites égyptiens.
Dans un tel cadre les rituels créés revêtent 3 intérêts principaux :
- Ils sont le vecteur d’une véritable voie tout en étant en apparence nouveau.
- Ils permettent de renouveler et régénérer une transmission.
- Cette naissance permet aux rituels de vivifier une voie et préserver le secret qu’ils contiennent
C’est ainsi qu’une création se révèle être une vraie voie initiatique.
Le Rite d’Orient Égyptien ou Mizraïm
Selon Robert AMBELAIN, le rite de Mizraïm serait né à Venise en 1788 sous la forme d’une loge fondée par un groupe de sociniens auxquels Cagliostro aurait accordé une patente de constitution.
Selon certains documents cités par Gastone VENTURA, une loge de Mizraïm existait à Venise en 1796, et elle aurait été reconstituée plus tard, en 1801, par le Frère Tassoni, après avoir été mise en sommeil en 1797 sous l’occupation autrichienne.
Selon d’autres sources non attestées historiquement (car la science d’Hermès et l’histoire ne se marient pas toujours…), l’origine du rite de Mizraïm est à rechercher du côté de Naples en Italie. Des archives attesteraient de la fondation par le prince Raimondo DI SANGRO DI SANSEVERO d’un Antiquus Ordo AEgypti, qui aurait utilisé entre autres le Rite de Mizraïm et ce dès 1747. Cette Loge, dont aurait été membre le baron de TSCHOUDY, se serait réunie dans son palais.
Au 18ème siècle le courant hermétique est conservé quasiment exclusivement des familles d’aristocrates dont celle du prince Raimondo DI SANGRO DI SANSEVERO. A cette époque, ce courant est dit napolitain car c’est le lieu par excellence de convergence des voies hermétiques, ainsi quand, à propos des Arcana Arcanorum, nous parlons de « l’échelle de Naples », il est en fait question de l’expression de ce courant et de rien d’autre, mais à quel moment ce courant napolitain donna naissance au rite de Mizraïm, personne ne l’a encore découvert.
La première loge française de Mizraïm (Mizraïm signifiant « Égypte » en hébreu) attestée fut fondée en 1814-1815 à Paris par les trois frères Marc, Michel et Joseph BEDARRIDE, cadres moyens de l’armée impériale en Italie, qui ramenaient ce rite de Naples.
Il apparaît que le système du rite de Mizraïm et les chartes des frères BEDARRIDE aient convaincu divers maçons, dont THORY et le Comte MURAIRE, qui les mirent en relation avec d’autres maçons du rite Ecossais. Quelques autres loges furent ainsi créées, mais les frères BEDARRIDE, réduits au chômage avec la fin de l’Empire et n’ayant pu réussir à se reconvertir dans la parfumerie, commencèrent à vivre de la diffusion de leur rite ce qui poussa quelques frères à s’en retirer et à demander en 1816, sans succès, leur admission au sein du « Grand Consistoire » du Grand Orient de France.
Le rite de Misraïm poursuivra son histoire avec des hauts et des bas jusqu’en 1822, date à laquelle, du fait des sympathies napoléoniennes des BEDARRIDE et de leurs affiliés, il fut interdit par la police. Celle-ci ferma la dizaine de loges qui le composaient et confisqua une grande partie de ses archives. En 1831, le rite obtint de la Monarchie de Juillet le droit de se reconstituer, mais seules quatre loges parisiennes y parvinrent.
Entre les années 1848 et 1862, le rite de Mizraïm traversa une crise. Michel BEDARRIDE ayant une administration très contestée et sa gestion financière jugée peu orthodoxe, quelques frères quittèrent l’obédience et, ne pouvant créer une autre structure, entrèrent au Grand Orient de France. En 1858, le Grand Maître du Grand Orient de France fit savoir que les frères de Mizraïm ne pouvaient être reçus en visite dans les loges du Grand Orient de France.
Michel BEDARRIDE transmit avant sa mort, en 1856, la charge de diriger l’ordre à HAYERE auquel succédèrent GIRAULT en 1876, OSSELIN père vers 1884, puis Jules OSSELIN en 1887.
En 1889, le Rite de Mizraïm placé sous la juridiction française comptait trois loges à Paris (l’Arc en Ciel, Le Buisson Ardent et les Pyramides), cinq loges en Provence et à Marseille, deux loges à Tours, une loge à Libourne, deux à New-York, une à Buenos-Aires et une à Alexandrie. À celles-ci, il convenait d’ajouter les loges de la juridiction italienne qui était alors indépendante.
Par la suite, le rite de Mizraïm disparaît en France mais il semble qu’il soit introduit en Angleterre par le frère Isaac Adolphe CREMIEUX, haut dignitaire du rite. Robert WENTWORTH LITTLE, le comte de LIMERICK, Sigismond ROSENTHAL et E.H. FINNEY fondent un Suprême Conseil Général 90° du rite de Mizraïm en 1870, se revendiquant d’une consécration de CREMIEUX. C’est vraisemblablement John YARKER qui succéda à cette équipe et fût Souverain Grand Maître de Mizraïm pour la Grande-Bretagne. Ce Suprême Conseil Général reçu aussi une charte délivrée en 1881 par Giambattitsa PESSINA du rite réformé de Mizraïm qui avait son siège à Naples…
Cette filiation s’est transmise de John YARKER à Georges LAGREZE, détenteur fidèle de tant de filiations initiatiques, puis à Jean-Henri PROBST-BIRABEN jusqu’à nous.
Le Rite Oriental ou de Memphis
Selon la première version de l’histoire du rite de Memphis, telle que la relate en 1839 son fondateur Jacques-Etienne MARCONIS DE NEGRE, la science maçonnique avait été transmise par les Templiers :
« Ces derniers la détenaient des Frères d’Orient, dont le fondateur était un sage d’Egypte du nom d’ORMUS, converti au Christianisme par Saint Marc. ORMUS purifia la doctrine des Egyptiens, selon les préceptes du christianisme. Vers le même temps, les Esséniens et autres juifs fondèrent une école de science Salomonique, qui se réunit à ORMUS. Les disciples d’ORMUS restèrent seuls dépositaires de l’ancienne sagesse égyptienne purifiée par le Christianisme et la science Salomonique. Cette doctrine, ils la communiquèrent aux Templiers : ils étaient alors connus sous le nom de Chevaliers de la Palestine ou Frères Rose-Croix d’Orient ; c’est eux que le Rit de Memphis reconnaît comme fondateurs immédiats ».
MARCONIS DE NEGRE expliqua par la suite que le rite de Memphis fût introduit en France par le Frère Samuel HONIS, natif du Caire (Egypte), en 1814. HONIS et Gabriel-Mathieu MARCONIS DE NEGRE (père de Jacques-Etienne) fondèrent à Montauban en 1815 une loge au tire distinctif Les Disciples de Memphis. Gabriel-Mathieu MARCONIS DE NEGRE, nommé Grand Hiérophante en 1816 transmis les archives de l’ordre et son titre à son fils, mais c’est en 1838 que le rite de Memphis fait réellement son apparition, année d’exclusion de Jacques-Etienne MARCONIS DE NEGRE du rite de Mizraïm.
Il fonde donc en 1838 le rite de Memphis, construit en imitation de Mizraïm, tout en intégrant d’autres apports. Il créa un Souverain Sanctuaire du Rite Oriental de Memphis et en devint le Grand Maître et Grand Hiérophante. L’échelle de grade de Memphis témoigne de sa grande culture maçonnique et aussi de son imagination fertile. On constate aussi des emprunts au rite Ecossais Philosophique, d’inspiration alchimique et hermétiste.
En 1841, les frères BEDARRIDE dénoncèrent aux autorités le rite de Memphis qui fut interdit en France et dut se mettre en sommeil. Il ne se releva qu’en 1848 et connu un grand développement à l’étranger (Grande-Bretagne, Egypte, Roumanie, et Etats-Unis).
En 1862, répondant à l’appel du Maréchal MAGNAN, Grand Maître du Grand Orient de France, pour l’unité de l’ordre maçonnique en France, MARCONIS DE NEGRE proposa la réunion de son rite à l’obédience, ce qui fut fait la même année : les loges qui composaient l’obédience se réunirent au Grand Orient de France. Il dut réduire son échelle de grades en 33 degrés et perdit ses droits et titres de Grand Maître et Grand Hiérophante, il mourut dans l’oubli en 1868 mais le rite de Memphis était loin d’avoir disparu du paysage maçonnique mondial.
En 1856, MARCONIS DE NEGRE avait fait un voyage à New-York où il fonda un Souverain Grand Conseil 94° dont Harry J. SEYMOUR devint Grand Maître en 1861. En 1872, Harry J. SEYMOUR, Grand Maître de Memphis aux Etats-Unis, établit à Londres un Souverain Sanctuaire du Rite Ancien et Primitif pour la Grande-Bretagne et l’Irlande avec John YARKER comme Grand Maître Général.
John YARKER y incorpora le rite de Mizraïm que Robert WENTWORTH LITTLE avait introduit en Angleterre vers 1870. En 1881, le général Joseph GARIBALDI fut nommé Grand Hiérophante de Memphis et Mizraïm mais il mourut en 1882. Ferdinando Francesco DEGLI ODDI lui succéda et fut finalement reconnu Grand Hiérophante en mars 1900 mais il démissionna en 1902 et YARKER, vice Grand Hiérophante, se considéra comme le nouveau Grand Hiérophante mondial de Memphis et Misraïm.
Cette filiation passée par l’Angleterre puis revenue dans son berceau aux Etats-Unis s’est transmise jusqu’à nous.
D’autres Rites anciens sont à venir au sein de l’OMRA …
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