Annales Initiatiques n° 76 Janvier février mars 1939
Tout membre d’un groupement s’occupant de symbolisme, d’ésotérisme et se servant d’un rituel à forme cérémoniel, sait fort bien que le cérémonial est l’âme même du Rythme nécessaire à la création, à la production d’un magnétisme.
Ce Rythme est intensifié par des “chocs” qui ouvrent et ferment, commencent et terminent telle ou telle partie du cérémonial. Le Rythme est statique ou dynamique – statique lorsque le magnétisme est en puissance en un point – dynamique lorsque le magnétisme est employé en partie ou en totalité.
Le Rythme statique – C’est la position en triangle des trois principaux officiants ; il devient dynamique sitôt que des “chocs” sont volontairement produits.
Prenez une tige de métal approprié, disposez-la dans un champ magnétique, choquez la à plusieurs reprises et elle s’aimantera.
La position géométrique est ici essentielle, comme elle doit l’être pour toute construction matérielle.
Nos trois premiers officiants se placent en Triangle – en trois points équidistants d’un centre qu’on peut appeler “Autel”.
En d’autres termes, ils ont crées, par leur position, une figure géométrique la plus simple, le triangle, mais un triangle équilatéral dont chacune des trois lumières occupe un des angles.
Il y a plusieurs sortes de triangles : le triangle équilatéral, le triangle isocèle, le triangle rectangle de Pythagore dont les côtés sont proportionnels aux nombres 3, 4 et 5 et le triangle scalène avec ses trois côtés inégaux.
Le Maçon doit être capable d’amplifier les vortex magnétiques mis à sa disposition.
Nous constatons qu’un vortex magnétique se forme sitôt que des lignes géométriques se croisent convenablement.*
Si du centre du triangle équilatéral nous élevons une verticale, nous aurons, à une certaine hauteur, un point important.
Il se trouvera exactement à l’intersection de trois lignes égales en longueur, à un des côté du triangle placé horizontalement ; ces lignes partent de chaque angle et se croisent au sommet. Nous aurons donc un Trièdre, et l’ensemble nous donnera la figure géométrique la plus simple à trois dimensions, la pyramide à quatre faces dont chacune des faces est un triangle équilatéral, semblable et égal au triangle de base formé par les Trois Lumières.
C’est la position même des Maçons dans le Temple que découle le Magnétisme devant aider à l’ensemble du travail. Si les présents s’installent inharmonieusement le résultat de leur effort est nul.
C’est parce que nos anciens maçons comprenaient cela et qu’ils savaient observer les formes géométriques ordinaires en les harmonisant avec la Géométrie Céleste qu’ils ont pu faire un travail constructif.
Il ne viendrait à l’idée d’aucun architecte de faire une construction sans équilibre, sans point de résistance, avec des planchers non horizontaux et de terminer le faîte par des fermes dont les lignes de force n’auraient aucun rapport avec la résistance des matériaux.
Et pourtant c’est bien ainsi que travaillent, dans leur temple les Maçons modernes qui ont perdu la Tradition et qui veulent tout ignorer du symbolisme. Ils ne comprennent pas la valeur d’un Rituel ancestral composé d’un ensemble de cérémonies de la plus haute importance et sans lesquelles la Maç:. n’aurait aucune valeur spirituelle.
Revenons à notre triangle de base formé par les Trois Lumières, nous aurons là un triangle abstrait puisqu’aucune ligne matérielle ne vient unir entre eux, et 2 par 2, les trois angles.
Concrétisons la chose : servons-nous de trois baguettes de même section, de même forme, de même longueur, de même composition. Avec deux baguettes, nous pouvons composer une croix. Si nous plaçons cette figure matérielle dans un champ vertical de façon qu’une des baguettes soit horizontale nous constaterons que le centre, le vortex, sera neutre, alors que les quatres extrémités de la croix ainsi formée, accuseront un vortex de forces magnétiques, forces qui n’existeraient pas autrement ; à moins qu’une baguette ne soit placée dans une champ magnétique naturel : Nord magnétique, Est magnétique. Qu’il s’agisse d’un appareil sensible enregistreur de la radiesthésie ou d’un sensitif, le vortex magnétique sera toujours constaté.
Prenons maintenant nos trois baguettes, formons un triangle équilatéral horizontal à même le plancher ; sitôt cette figure géométrique formée, les appareils sensibles enregistreront un vortex magnétique à chacun des angles. Si nous plaçons un des angles dans la direction du Nord magnétique ou de l’Est magnétique, les trois angles accuseront un magnétisme supplémentaire. C’est cette dernière direction qui est la bonne.
Les quatres maçons, venant immédiatement après les trois Lumières, créeront de la même façon un carré long et nous comprendrons alors les raisons qui font que trois l’éclairent, cinq la dirigent et sept la rendent juste et parfaite.
Le maçon moderne qui ne comprend pas ce qui précède, ne peut être utile dans une réunion : il forme alors un vortex négatif du plus mauvais effet. C’est à cause du nombre croissants de ces vortex négatifs que la maçonnerie moderne est devenue matérialiste. Cela nous oblige à sélectionner en permanence comme le fait la nature et comme le font les Forces supérieures afin d’avoir sous la main un minimum d’élus capables de “SERVIR”.
La maçonnerie dite moderne a transformée en “scalène” le triangle équilatéral si harmonieux à tous points de vue. Le triangle de Pythagore n’est utile que si neuf personnes “savent” construire convenablement le carré sur chacun des côtés. Nous avons là le fameux pont aux ânes que ne peuvent franchir ni certains profanes, ni certains maçons appelés à rester profanes.
Revenons une fois encore à notre triangle de base. L’appareil sensible enregistrera un vortex impressionnant au trièdre supérieur. Ce sommet est justement représenté dans les Temples religieux par la veilleuse à verre rouge : c’est le Feu Sacré qui domine l’Autel. D’où la nécessité, pour le maçon qui fait de la maçonnerie, de rendre tangibles les quatre trièdres de la pyramide à quatres faces, composée aussi de quatre axes, ce qui nous donnent douze éléments géométriques.
Si nous allons plus loin, nous dirons que s’il se forme une pyramide supérieure et positive, il se forme par analogie, une seconde pyramide inférieure mais renversée et négative ; les deux pyramides auront une base commune perpendiculaire au grand axe. Nous aurons alors un solide abstrait à six faces, cinq sommets, sept axes, neuf arêtes, soit 27 éléments.
Ces points qui créent, d’emblée, des vortex magnétiques, sans que pour cela il y ait une émission de force par un quelconque des maçons présents, pourront avoir leur magnétisme amplifié à l’infini – et c’est là où “l’Art Royal” rentre justement en ligne de compte – par la stricte observation du rythme créé par le cérémonial. Donnez-moi un point d’appui et je soulèverai le monde, a dit Archimède. Nos maçons modernes ont pris cela à la lettre et n’ont que les trois genres de leviers employés à des fins matérielles.
Les groupements ésotériques à cérémonial ne font que se conformer, par analogie, à l’harmonie universelle. Il y a alors rencontres de fluides magnétiques terrestre et cosmique. Le processus est le même que pour la formation des “trombes”.
Lorsque les forces magnétiques sont sollicitées et amplifiées, elles visent naturellement à un équilibre qui se recherche par les pointes. La pointe supérieure peut s’appeler Feu Sacré, Foudres de Jupiter, etc.
Le triangle primitif peut se faire en dehors d’un Temple, entre trois villes, trois pays, trois continents. les vortex magnétiques ainsi créés seront d’autant plus puissants qu’ils auront comme Temple, la Nature.Ils seront aidés par les Forces Supérieures même si les lois humaines interdisaient aux maçons de se réunir dans les Temples.
Voilà ce que doivent savoir les maçons dignes de ce nom. Et celui qui sait, peut.
Raoul Fructus
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Antares
4 août 2020 at 2 h 01 minRaoul Fructus: Frère belge du Rite de Memphis-Misraim, et Frère dans l’Ordre Pythagoricien est nommé par OR-ZAM, Armand Rombaut 99ème Degré du Rite comme substitut (98ème) du Grand Gaître mondial Guerino Troilo ainsi que Georges Lagrèze également. A la suite de problème du Rite en Belgique, Raoul Fructus habitant à Marseille loin de Bruxelles se souche alors sous Constant Chevillon. Fructus, Résistant sera arrêté par la Gestapo puis déporté en Mai 1944 au camp de Bergen-Belsen, ou il décèdera de maladie.