Les lois de l’occultisme par Jean Bricaud

OCCULTISME KNEPH ÉSOTÉRISME

Annales initiatiques n°9 – Janvier, Février, Mars 1922

Avant d’exposer brièvement les principales lois de l’occultisme disons d’abord que la Philosophie occulte pose comme premier principe que le surnaturel n’existe pas ; non plus que le hasard ; elle voit au moindre fait l’opération d’une loi, et s’acharne à étendre le domaine expérimental. L’occultiste est un explorateur hardi, un pionnier, un défricheur de l’intermonde. Pour lui, il n’y a pas de miracles, au sens où le vulgaire entend généralement ce mot : il n’y a pas d’effets sans causes, il n’y a que des phénomènes dont les causes nous échappent.

La méthode généralement employée par les occultistes s’appelle l’analogie, intermédiaire entre l’induction et la déduction, s’appuyant alternativement sur chacune des deux. La loi d’analogie a été formulée ainsi par Hermès trismégiste dans la Table d’émeraude : “Ce qui est en haut est comme ce qui est en bas, pour accomplir le miracle de l’unité”. 

Remarquez que l’auteur de la Table d’émeraude distingue absolument, et dès le début, l’analogie de la similitude, ce qui est la faute difficile à éviter pour les débutants. Une chose analogue à une autre n’est presque jamais semblable. par l’analogie, l’occultiste détermine le rapport qui existe entre les phénomènes.

La loi du Ternaire domine tout, en se reflétant dans les trois mondes qui composent l’Univers : le monde divin ou des principes, c’est-à-dire la raison d’être, la cause première ; le monde psychique ou des lois, c’est-à-dire l’adéquation d’un certain nombre de faits qui, étudiés, paraissent se renouveler toujours en une sériation identique ; enfin le monde physique ou des faits, c’est-à-dire des manifestations extérieures des lois en leurs diverses contingences. La même loi du ternaire (trinité des religions) se retrouve dans la constitution générale de l’homme ainsi que nous aurons l’occasion de le voir.

La loi de la série peut se formuler ainsi : deux opposés ont toujours entre eux un intermédiaire résultant des deux. Ainsi le jour s’oppose à la nuit ; et cependant cette opposition n’est pas si absolue ! En regardant de plus près, on remarque qu’entre la lumière et l’ombre qui semblaient à tout jamais séparées, existe quelque chose qui n’est ni la lumière ni l’ombre, et qu’on désigne sous le nom de pénombre. Ainsi : lumière, ombre, pénombre ; chaud, froid, tiède ; positif, négatif, neutre, etc.

Louis Lucas a appliqué cette loi à presque tous les phénomènes chimiques, physiques et même biologiques de la science contemporaine.

La loi d’involution et d’évolution peut s’exprimer ainsi : le principe actif, dont l’essence est l’unité, s’impose d’abord au principe passif, qui l’attire par son essence infiniment multiple ; celui-ci absorbe celui-là qui,  progressivement, se dissémine se subdivise dans chaque atome pour l’animer. c’est le premier principe du processus vital : l’involution.

Il est suivi d’un état de confusion, d’effervescence, de trouble, où chaque atome ainsi vivifié entre en lutte de spontanéité avec des atomes voisins.

L’esprit créé se polarise dans la matière qui elle-même évolue peu à peu à travers les différents mondes et se spiritualise peu à peu à travers les différents mondes et se spiritualise de plus en plus pour revenir à l’unité. 

Telle est la loi d’évolution, expression métaphysique de la chute et de la réintégration de l’homme. par suite, la loi universelle d’aspir et de respir est manifestée par la lumière et l’ombre, la vie et la mort, le flux et le reflux, l’expansion et la compression, l’involution et l’évolution.

Une autre loi non moins importante est celle dite : loi des correspondances. Swedenborg, le célèbre voyant suédois, l’a particulièrement mise en lumière dans ses ouvrages : “Chaque chose, dit-il, qui, dans le monde naturel, existe d’après une chose spirituelle est dite correspondante”. A cette loi se rattache celle des signatures basée sur l’influence du spirituel sur le physique, de l’âme sur le corps. Elle peut se formuler ainsi : tout être créé manifeste son caractère par des traits spéciaux que nos facultés intuitives développées par la pratique et l’observation nous permettent d’apprécier. cette loi sert de base à toutes les sciences divinatoires.

La loi de la composition des aimants peut être ainsi formulée d’après Stanislas de Guaita : “ Le mâle est positif dans la sphère intelligible, négatif dans la sphère sensibles”. Appliquée à l’homme, cette loi peut se traduire ainsi : “Chez l’homme, l’organe génital est mâle ou positif ; le cerveau féminin ou négatif. Chez la femme, le sexe est féminin ou négatif ; le cerveau, mâle ou positif”.

Enfin la loi des signes d’appui, peut se formuler ainsi : “L’homme pour agir extérieurement doit s’appuyer sur un signe analogiquement correspondant à son vouloir”. Eliphas Lévi a dit dans sa Clef des Grands Mystères pp.205-206, : “Le signe exprime la chose ; la chose est la vertu du signe. plus le signe est parfait, plus la correspondance est entière”. C’est le principe du pouvoir du verbe humain manifesté par la prière, la bénédiction, la malédiction, la conjuration. c’est la loi fondamentale de la Magie.

Jean Bricaud

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